Hymne : O toi, l'au-delà de tout
O toi, l'au-delà de tout,
n'est-ce pas là tout ce qu'on peut chanter de toi ?
Quelle hymne te dira, quel langage ?
Aucun mot ne t'exprime.
A quoi l'esprit s'attachera-t-il ?
Tu dépasses toute intelligence.
Seul, tu es indicible,
car tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable,
car tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres,
ceux qui parlent et ceux qui sont muets,
te proclament.
Tous les êtres,
ceux qui pensent et ceux qui n'ont point la pensée,
te rendent hommage.
Le désir universel,
l'universel gémissement tend vers toi.
Tout ce qui est te prie,
et vers toi tout être qui pense ton univers
fait monter une hymne de silence.
Tout ce qui demeure demeure par toi ;
par toi subsiste l'universel mouvement.
De tous les êtres tu es la fin ;
tu es tout être, et tu n'en es aucun.
Tu n'es pas un seul être,
tu n'es pas leur ensemble.
Tu as tous les noms, et comment te nommerai-je,
toi le seul qu'on ne peut nommer?
Quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées
qui couvrent le ciel même?
Prends pitié,
Ô toi, l'au-delà de tout,
n'est-ce pas tout ce qu'on peut chanter de toi?
Antienne
Je t'aime, Seigneur, ma force et mon salut.
Psaume : (17 - I)
2Je t'aime, Seigneur, ma force :
Seigneur, mon roc, ma forteresse,
3Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !
4Louange à Dieu ! +
Quand je fais appel au Seigneur, *
je suis sauvé de tous mes ennemis.
5Les liens de la mort m'entouraient,
le torrent fatal m'épouvantait ;
6des liens infernaux m'étreignaient :
j'étais pris aux pièges de la mort.
7Dans mon angoisse, j'appelai le Seigneur ;
vers mon Dieu, je lançai un cri ;
de son temple il entend ma voix :
mon cri parvient à ses oreilles.
8La terre titube et tremble, +
les assises des montagnes frémissent,
secouées par l'explosion de sa colère.
9Une fumée sort de ses narines, +
de sa bouche, un feu qui dévore,
une gerbe de charbons embrasés.
10Il incline les cieux et descend,
une sombre nuée sous ses pieds :
11d'un kéroub, il fait sa monture,
il vole sur les ailes du vent.
Antienne
Le Seigneur m'a sauvé, car il m'aime.
Psaume 17 - II
12Il se cache au sein des ténèbres +
et dans leurs replis se dérobe :
nuées sur nuées, ténèbres diluviennes.
13Une lueur le précède, +
ses nuages déferlent :
grêle et gerbes de feu.
14Tonnerre du Seigneur dans le ciel, *
le Très-Haut fait entendre sa voix :
grêle et gerbes de feu.
15De tous côtés, il tire des flèches,
il décoche des éclairs, il répand la terreur.
16Alors le fond des mers se découvrit,
les assises du monde apparurent,
sous ta voix menaçante, Seigneur,
au souffle qu'exhalait ta colère.
17Des hauteurs il tend la main pour me saisir,
il me retire du gouffre des eaux ;
18il me délivre d'un puissant ennemi,
d'adversaires plus forts que moi.
19Au jour de ma défaite ils m'attendaient,
mais j'avais le Seigneur pour appui.
20Et lui m'a dégagé, mis au large,
il m'a libéré, car il m'aime.
Antienne
Seigneur, mon Dieu, tu éclaires ma nuit.
Psaume 17 - III
21Le Seigneur me traite selon ma justice,
il me donne le salaire des mains pures,
22car j'ai gardé les chemins du Seigneur,
jamais je n'ai trahi mon Dieu.
23Ses ordres sont tous devant moi,
jamais je ne m'écarte de ses lois.
24Je suis sans reproche envers lui,
je me garde loin du péché.
25Le Seigneur me donne selon ma justice,
selon la pureté des mains que je lui tends.
26Tu es fidèle envers l'homme fidèle,
sans reproche avec l'homme sans reproche ;
27envers qui est loyal, tu es loyal,
tu ruses avec le pervers.
28Tu sauves le peuple des humbles ;
les regards hautains, tu les rabaisses.
29Tu es la lumière de ma lampe,
Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit.
30Grâce à toi, je saute le fossé,
grâce à mon Dieu, je franchis la muraille.
V/ Tous étaient émerveillés
des paroles venant de la bouche de Dieu.
Lecture : «O mon souverain roi, me voici devant toi !» ()
LETTRE DE SAINT AUGUSTIN A PROBA SUR LA PRIERE
La prière du Seigneur contient et achève toute prière.
Celui qui dit, par exemple: Sois glorifié dans toutes les nations comme tu as été glorifié en nous, et: Que tes prophètes soient trouves fidèles, ne dit-il pas ainsi: Que ton nom soit sanctifié?
Celui qui dit: Seigneur de l'univers, fais-nous revenir, fais briller ta face et nous serons sauvés, ne dit-il pas: Que ton règne vienne?
Celui qui dit: Dirige mes pas selon ta promesse, et que le mal ne l'emporte pas sur moi, ne dit-il pas: Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel?
Celui qui dit: Ne me donne ni la pauvreté ni la richesse, ne dit-il pas: Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour?
Celui qui dit: Souviens-toi, Seigneur, de David et de toute sa douceur, ou bien: Seigneur, si j'ai fait cela, si le mal est sur mes mains, si j'ai rendu le mal à mes bienfaiteurs ~ , ne dit-il pas: Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés? ~
Celui qui dit: Délivre-moi de mes ennemis, mon Dieu, de agresseurs délivre-moi, dit-il autre chose que : Délivre-nous du Mal?~
Et si tu parcours toutes les formules des prières sacrées, tu ne trouveras rien, je crois, qui ne soit contenu dans cette prière du Seigneur et n'y trouve sa conclusion. On est donc libre, lorsque l'on prie, de dire les mêmes choses avec des paroles diverses, mais on n'est pas libre de dire autre chose.
Voilà ce qu'il faut demander dans la prière, pour nous, pour les nôtres, pour les étrangers et même pour nos ennemis, sans la moindre hésitation. Cependant, une intention différente peut s'élever et même prédominer dans le coeur de celui qui prie, pour celui-ci, ou pour celui-là, lorsque nous sommes avec lui dans une relation plus proche ou plus lointaine. ~
Tu sais, à mon avis, non seulement ce que tu dois être pour prier, mais encore quel doit être l'objet de la prière. Ce n'est pas moi qui l'enseigne, mais Celui qui a bien voulu nous instruire tous.
Il faut rechercher la vie bienheureuse, c'est elle qu'il faut demander au Seigneur Dieu. En quoi consiste la béatitude, beaucoup ont écrit et ont discuté, dans des sens différents. Mais nous, pourquoi irions-nous vers tous ces gens et dans tous ces sens? La parole de Dieu nous l'a dit brièvement et avec sérénité: Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu! Pour faire partie de ce peuple, et pour que nous puissions parvenir à contempler Dieu et à vivre avec lui pour toujours, le but du précepte, c'est l'amour qui vient d'un coeur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère.
Dans cette triple énumération, c'est l'espérance qui correspond à la bonne conscience. Donc la foi, l'espérance et l'amour conduisent à Dieu l'homme qui prie, c'est-à-dire qui croit, qui espère, qui désire et qui découvre dans la prière du Seigneur ce qu'il doit demander au Seigneur.
"Notre Père, ...
Oraison
Aux appels de ton peuple en prière, réponds, Seigneur, en ta bonté : donne à chacun la claire vision de ce qu'il doit faire et la force de l'accomplir.