6 novembre 2009
Vendredi, 31ème Semaine du Temps Ordinaire
▀ [Couleur liturgique : Vert]
de la férie
Hymne : Dieu caché
Dieu caché,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce fruit nouveau-né
Dans la nuit qui t'engendre à la terre ;
Tu dis seulement
Le nom d'un enfant :
Le lieu où tu enfouis ta semence.
R/Explique-toi par ce lieu-dit :
Que l'Esprit parle à notre esprit
Dans le silence !
Dieu livré,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce corps partagé
Dans le pain qui te porte à nos lèvres ;
Tu dis seulement :
La coupe du sang
Versé pour la nouvelle confiance. R/
Dieu blessé,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que cet homme humilié
Sur le bois qui t'expose au calvaire !
Tu dis seulement :
L'appel déchirant
D'un Dieu qui apprendrait la souffrance. R/
Dieu vaincu,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ces corps décharnés
Où la soif a tari la prière ;
Tu dis seulement :
Je suis l'innocent,
A qui tous les bourreaux font violence. R/
Dieu sans voix,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce signe levé,
Edifié sur ta pierre angulaire !
Tu dis seulement :
Mon peuple est vivant,
Debout, il signifie ma présence. R/
Dieu secret,
Tu n'as plus d'autre Parole
Que ce livre scellé
D'où l'Agneau fait jaillir ta lumière.
Tu dis seulement
Ces mots fulgurants :
Je viens! J'étonnerai vos patiences !
R/Explique-toi par ce lieu-dit :
Que l'Esprit parle à notre esprit
Dans le silence !
Antienne
Dans mon espérance, je m'épuise à te supplier.
Psaume : (68 - I)
2Sauve-moi, mon Dieu :
les eaux montent jusqu’à ma gorge !
3J’enfonce dans la vase du gouffre,
rien qui me retienne ; *
je descends dans l’abîme des eaux,
le flot m’engloutit.
4Je m’épuise à crier,
ma gorge brûle.*
Mes yeux se sont usés
d’attendre mon Dieu.
5Plus abondants que les cheveux de ma tête,
ceux qui m’en veulent sans raison ; *
ils sont nombreux, mes détracteurs,
à me haïr injustement.
Moi qui n’ai rien volé,
que devrai-je rendre ? *
6Dieu, tu connais ma folie,
mes fautes sont à nu devant toi.
7Qu’ils n’aient pas honte pour moi, ceux qui t’espèrent,
Seigneur, Dieu de l’univers ;*
qu’ils ne rougissent pas de moi, ceux qui te cherchent,
Dieu d’Israël !
8C’est pour toi que j’endure l’insulte,
que la honte me couvre le visage :
9je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
10L’amour de ta maison m’a perdu ;
on t’insulte, et l’insulte retombe sur moi.
11Si je pleure et m’impose un jeûne,
je reçois des insultes ;
12si je revêts un habit de pénitence,
je deviens la fable des gens :
13on parle de moi sur les places,
les buveurs de vin me chansonnent.
Antienne
Pour nourriture, ils m'offraient du poison, et du vinaigre pour ma soif.
Psaume 68 - II
14Et moi, je te prie, Seigneur :
c’est l’heure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi,
par ta vérité sauve-moi.
15Tire-moi de la boue,
sinon je m’enfonce : *
que j’échappe à ceux qui me haïssent,
à l’abîme des eaux.
16Que les flots ne me submergent pas,
que le gouffre ne m’avale, *
que la gueule du puits
ne se ferme pas sur moi.
17Réponds-moi, Seigneur,
car il est bon, ton amour ; *
dans ta grande tendresse,
regarde-moi.
18Ne cache pas ton visage à ton serviteur ;
je suffoque : vite, réponds-moi. *
19Sois proche de moi, rachète-moi,
paie ma rançon à l’ennemi.
20Toi, tu le sais, on m’insulte :
je suis bafoué, déshonoré ; *
tous mes oppresseurs
sont là, devant toi.
21L’insulte m’a broyé le cœur,
le mal est incurable ; *
j’espérais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvé.
22A mon pain, ils ont mêlé du poison ;
quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre.
[23-29]
Antienne
A vous qui cherchez Dieu, vie et bonheur !
Psaume 68 - III
30Et moi, humilié, meurtri,
que ton salut, Dieu, me redresse.
31Et je louerai le nom de Dieu par un cantique,
je vais le magnifier, lui rendre grâce.
32Cela plaît au Seigneur plus qu’un taureau,
plus qu’une bête ayant cornes et sabots.
33Les pauvres l’ont vu, ils sont en fête :
« Vie et joie, à vous qui cherchez Dieu ! »
34Car le Seigneur écoute les humbles,
il n’oublie pas les siens emprisonnés.
35Que le ciel et la terre le célèbrent,
les mers et tout leur peuplement !
36Car Dieu viendra sauver Sion
et rebâtir les villes de Juda.
Il en fera une habitation, un héritage : *
37patrimoine pour les descendants de ses serviteurs,
demeure pour ceux qui aiment son nom.
V/ Fais-moi connaître tes chemins, Seigneur,
enseigne-moi tes sentiers.
Lecture : Prière pour les morts (2M 12, 32-45)
HOMELIE DE SAINT GREGOIRE DE NAZIANZE POUR LA MORT DE SON FRERE CESAIRE
Misère et grandeur de l'homme.
Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui?
Quel est, autour de moi, ce nouveau mystère ? Je suis petit et grand, humble et élevé, mortel et immortel, terrestre et céleste. Il faut que je sois enseveli avec le Christ, que je ressuscite avec le Christ, que j'hérite avec lui, que je devienne fils de Dieu et Dieu même. ~
Voilà ce que nous indique ce grand mystère, celui d'un Dieu, qui s'est fait homme et pauvre pour nous. C'est pour relever la chair, sauver son image, remodeler l'homme afin que tous nous devenions un seul être dans le Christ, qu'en nous tous il est devenu parfaitement tout ce qu'il est lui-même. Ainsi n'y a-t-il plus chez nous l'homme et la femme, il n'y a plus ni barbare ni sauvage, ni esclave ni homme libre, car ce sont là des distinctions qui viennent de la chair. Nous portons seulement en nous l'empreinte de Dieu par qui et pour qui nous sommes crées. Cette empreinte nous a formés et marqués de telle sorte qu'elle seule permet de nous reconnaître.
Si nous pouvions être ce que nous espérons, selon la grande bonté de ce Dieu généreux en bienfaits. Il demande peu pour accorder beaucoup, maintenant et dans l'avenir, à ceux qui l'aiment sincèrement ; ceux qui supportent tout, endurent tout, parce qu'ils l'aiment et espèrent en lui ; qui rendent grâce pour tout ce qui nous arrive, que ce soit favorable ou funeste (car là aussi la parole de Dieu voit souvent des armes de salut). Ceux-là enfin confient à Dieu nos âmes et celles de nos compagnons qui nous ont quittés les premiers, comme dans un voyage commun certains sont plus rapides. ~
Maître et auteur de toutes choses, et particulièrement de cette créature-ci, Dieu des hommes qui sont à toi, Père et Seigneur de la vie et de la mort ! Protecteur et bienfaiteur de nos âmes. Toi qui, par l'activité de ton Verbe nous sauve et transformes toutes choses selon les profonds desseins de ta sagesse et de ta providence, prémices de notre départ pour la patrie, ~ nous aussi, accueille-nous, au moment favorable, après avoir dirigé notre existence charnelle aussi longtemps qu'il était utile. Accueille-nous quand nous te craindrons, de façon à être préparés et non pas bouleversés. Au dernier jour, que nous partions non pas en nous faisant traîner hors d'ici par force, à la manière des âmes attachées au monde et à la chair, mais en nous élançant avec ardeur vers cette vie immortelle et bienheureuse qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur, à qui appartient la gloire pour les siècles des siècles. Amen.
R/Grâce et bonheur
à ceux qui s'endorment dans la foi.
Pour les morts est offert le sacrifice d'expiation,
afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés.
Le Christ est mort, puis ressuscité,
pour être le Seigneur des morts et des vivants.
Oraison
Dieu qui montres aux égarés la lumière de ta vérité pour qu'ils puissent reprendre le bon chemin, donne à tous ceux qui se déclarent chrétiens, de rejeter ce qui est indigne de ce nom et de rechercher ce qui lui fait honneur.